À l’heure actuelle, le recyclage des éoliennes est un défi essentiel à relever. En effet, il répond à plusieurs enjeux croisés, tels que :
Quelques chiffres clés sur le recyclage des éoliennes en France :
Les pales d’une éolienne sont composées de résine et de fibres de verre ou de carbone. Ces matériaux composites, qui représentent 6 % du poids d’une éolienne2, représentent un défi de taille. En effet, ces déchets sont complexes à recycler et nécessitent des filières de traitement spécifiques.
Les fondations et le mât des éoliennes sont fabriqués à partir d’acier et de béton. Ces composants, qui constituent 90 % du poids de l’éolienne[2], sont recyclables à 100 % dans des filières déjà existantes :
Les composants électriques et électroniques de l’éolienne (câbles, générateurs...) sont essentiellement conçus à partir de cuivre et d’aluminium. Représentant 3 % de l’éolienne[2], ces matériaux peuvent être reconditionnés et réutilisés à 100 %, soit pour fabriquer de nouvelles éoliennes, soit pour d’autres applications industrielles.
Les différentes étapes liées au recyclage des éoliennes (démantèlement, transport volumineux, tri, traitement, revalorisation...) posent des défis économiques et logistiques importants. Les infrastructures adaptées au recyclage de certains composants de l’éolienne (pales) sont actuellement limitées, ce qui complexifie le processus.
Les pales d’éoliennes sont actuellement fabriquées à partir de matériaux composites (fibre de verre, de carbone et résine) permettant d’assurer leur résistance et leur durabilité. Cette conception rend leur recyclage difficile, car il implique une séparation des différents composants. Or, cette opération est complexe et coûteuse à réaliser.
Certaines innovations prometteuses ouvrent la voie à un recyclage simplifié des pales. De nouvelles méthodes (thermolyse, solvolyse, pyrolyse...) pourraient permettre de dissoudre plus efficacement les résines qui constituent les pales. Ces processus faciliteraient ainsi leur récupération et leur réutilisation.
Différentes initiatives visent à favoriser la réparation, la réutilisation et la valorisation des matériaux de l’éolienne. Avec le projet européen ReWind, un groupe de recherche développe, par exemple, des solutions pour transformer les anciennes pales d’éoliennes en objets ou en équipements fonctionnels (mobilier urbain, parkings à vélos...).
Certains partenariats permettent d’explorer des solutions pour faciliter le recyclage des éoliennes dès leur fabrication. En Europe, le consortium ZEBRA (Zero Waste Blade Research), qui réunit des industriels et des centres de recherche, vise, par exemple, à assurer le développement et la production de pales 100 % recyclables.
En France, la loi prévoit d’améliorer la recyclabilité des éoliennes. L’arrêté du 22 juin 2020 fixe des objectifs minimaux de réutilisation ou de recyclage des composants de l’installation :
La loi du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire prévoit le recours à des pales 100 % renouvelables d’ici à 2040. Ainsi, la France entend réduire l’impact environnemental de son parc éolien en développant une filière éolienne durable, portée par des technologies innovantes, l’éco-conception et des modèles d’économie circulaire.
Les éoliennes en fin de vie sont démantelées, avant la remise en état de leur terrain. La majorité des composants de l’éolienne peuvent être recyclés (aluminium, acier, cuivre...), tandis que d’autres sont restent plus complexes à réemployer (exemple : matériaux composites des pales en fibres et en résine). Ces derniers sont actuellement valorisés en tant que combustibles solides de récupération (CSR) pour alimenter les fours de cimenteries.
Après le démantèlement d’un parc éolien et le démontage de l’éolienne, cette dernière suit différentes étapes pour assurer la recyclabilité de ses composants. Ses matériaux sont triés et envoyés dans des filières de recyclage spécifiques (béton, métaux...) afin d'être revalorisés.
Après avoir produit de l’énergie pendant 20 à 25 ans, les éoliennes en fin de vie sont recyclées. Le béton, l’acier, l’aluminium et le cuivre, dont elles sont composées en grande majorité, rejoignent les filières de recyclage existantes. Le mélange de fibres et de résine qui constituent les pales et la coque de la nacelle sont, pour l’heure, plus complexes à revaloriser.