Bilan carbone neutre : définitions et enjeux

Un bilan carbone neutre est un état d’équilibre entre les émissions de gaz à effet de serre (GES) dues aux activités humaines (d’un individu, d’une entreprise, d’un État…) et celles évitées ou compensées par le biais de certaines actions (réduction des consommations énergétiques, engagement en faveur des puits de carbone…).

Les enjeux de la neutralité carbone sont principalement environnementaux : les gaz à effet de serre émis par les activités humaines sont la principale cause du changement climatique. Viser une empreinte carbone neutre (à l’échelle individuelle ou globale) contribue ainsi à limiter les effets de ce dérèglement climatique (augmentation des températures, fonte des glaciers, phénomènes climatiques extrêmes…).  

Au-delà de la lutte contre le réchauffement climatique, les enjeux liés à la neutralité carbone sont multiples :  

• Réduire la pollution de l’air qui a des effets néfastes sur la santé ;
• Limiter la dépendance aux énergies fossiles en développant les énergies renouvelables ;  
• Préserver les écosystèmes et protéger l’ensemble de la biodiversité ;  
• Favoriser l’innovation, la création d’emplois et le développement économique durable.  

Émissions de GES : que dit le GIEC ?  

D’après le sixième rapport de synthèse du GIEC (Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat), ces émissions de gaz à effet (essentiellement dues à la production et à la consommation d’énergies fossiles : pétrole, gaz et charbon) ont connu une hausse de 54 % depuis 1990 et proviennent à 79 % des secteurs de l’énergie, l’industrie, des transports et des bâtiments¹.

Avec la Loi de Transition Énergétique pour la Croissance Verte (LTECV)² adoptée en 2015 et la loi Énergie Climat³ de 2019, la France s’est engagée dans une transition bas carbone. L’État s’est fixé l’objectif de réduire de 40 % sa consommation d’énergies fossiles d'ici à 2030, par rapport à 2012, et d’atteindre la neutralité carbone, soit zéro émission nette, d'ici à 2050.

Pour y parvenir, la France a mis en place une stratégie globale, axée notamment sur :  

• La rénovation énergétique des bâtiments (nouvelle réglementation thermique, aides financières pour la rénovation, mise en place de FranceRénov’...) ;  
• Le développement des énergies renouvelables (réglementation en faveur des énergies renouvelables, subventions et investissements publics…) ;
• La mobilité durable (incitations financières pour la mobilité douce, nouvelles normes environnementales pour les véhicules neufs…).

Quel est le bilan carbone de la France aujourd’hui ?  

En 2021, l’empreinte carbone de la France s’élevait à 604 millions de tonnes équivalent CO₂, soit une augmentation de 7,4 % par rapport à l’année précédente (2020 correspondant à l’année de la crise sanitaire). Cela représente 8,9 tonnes équivalent CO₂ par habitant.  

Un pays peut-il avoir un bilan carbone négatif ?  

Oui, actuellement un seul pays dispose d’un bilan carbone négatif : le Bhoutan. Situé entre l’Inde et la Chine, ce pays est recouvert de forêt sur 70 % de son territoire et différentes mesures ont été prises pour réduire au maximum les émissions de gaz à effet de serre (électricité issue de l’hydraulique, taxe touristique pour financer le développement durable…)⁴.  

Pour un particulier, l’atteinte d’une empreinte carbone neutre implique de suivre 3 étapes incontournables :  

1. Mesurer ses émissions de gaz à effet de serre ;

2. Agir pour réduire ses émissions de CO₂ ;

3. S’engager dans un projet de compensation carbone.
   

1. Mesurer ses émissions de gaz à effet de serre  

Le calcul du bilan carbone individuel peut s’effectuer grâce à des outils en ligne, comme Nos Gestes Climat⁵ (proposé par l’ADEME et l’association pour la transition bas carbone). En effet, ce type d’outil vous permet d’identifier l’ensemble de vos sources d’émission, avec la prise en compte des éléments suivants :

• Vos consommations énergétiques (exemple : est-ce que les énergies consommées dans le logement sont issues de sources fossiles ou renouvelables ?) ;
• Vos habitudes de transport (exemple : à quelle fréquence prenez-vous l’avion et sur quelles distances ?) ;  
• Votre mode d’alimentation (exemple : à quelle fréquence mangez-vous de la viande ou du poisson ?) ;
• Vos habitudes de consommation (exemple : combien de vêtements neufs achetez-vous sur une année ?).  

2. Agir pour réduire ses émissions de CO₂  

Une fois que le bilan carbone individuel est établi, vous devez réduire vos émissions de gaz à effet de serre au maximum, pour tendre vers une empreinte carbone neutre. En fonction des résultats obtenus, vous pouvez notamment songer à :  

• Engager la rénovation énergétique de votre logement (améliorer l’isolation, remplacer les équipements de chauffage à énergie fossile par des solutions à énergie renouvelable…) ;
• Changer vos habitudes en matière de transport (acheter une voiture électrique, privilégier le covoiturage, prendre le train au lieu de l’avion…)
• Adopter un nouveau mode d’alimentation (réduire au maximum votre consommation de viande, manger essentiellement des produits locaux et de saison…) ;  
• Modifier certaines de vos habitudes de consommation (faire réparer votre électroménager, réduire votre empreinte carbone numérique…) ;
• Adopter les écogestes (réduire la température du chauffage, éviter d’utiliser le sèche-linge, éteindre vos appareils en veille…).
  

3. S’engager dans un projet de compensation carbone

Après avoir fait le maximum pour réduire vos émissions de GES, vous pouvez compenser vos émissions restantes en vous engageant dans un projet de compensation carbone. Concrètement, cela consiste généralement à acheter des crédits carbone ou à soutenir directement des projets de compensation associatifs en faveur :  

• des puits de carbone (forêts, océans…) qui ont la capacité de capter et stocker le CO₂ ;  
• du développement des énergies renouvelables ;  
• du changement de nos modes de consommation énergétique.