Passoire thermique : définition, exemples et solutions

Le terme « passoire thermique » (ou « passoire énergétique ») désigne les logements notés F ou G au DPE (Diagnostic de Performance Énergétique). Il s’agit d'appartements ou de maisons qui consomment beaucoup d’énergie et subissent d’importantes déperditions de chaleur, souvent parce qu’ils sont mal isolés.

Quelles conséquences pour les occupants ?

Vivre dans une passoire thermique peut avoir de nombreuses répercussions pour les habitants du logement :

• Des factures énergétiques élevées : puisque le logement est mal isolé, il subit d’importantes déperditions thermiques et consomme donc beaucoup d’énergie. Cela se ressent sur la facture de chauffage du ménage.
• Un logement très polluant : une consommation d’énergie excessive entraîne d’importantes émissions de gaz à effet de serre, qui sont responsables du réchauffement climatique.
• Une sensation d’inconfort : une isolation thermique et phonique insuffisante peut avoir un impact sur la qualité de vie des occupants (sensation de mur froid, bruits extérieurs...).
• Un impact sur la santé : la mauvaise ventilation du logement peut entraîner des risques d’humidité et de condensation, qui peuvent avoir des conséquences sur la santé des occupants (allergies, problèmes respiratoires...).

Comment savoir si mon logement est une passoire thermique ?

Pour savoir si votre maison ou votre appartement est considéré comme une passoire énergétique, vous devez vous référer à son DPE. Cette étude énergétique donne une classe énergétique au logement, sur une échelle allant de A à G : si votre logement est noté F ou G, il s’agit d’une passoire thermique.

À l’heure de la hausse des prix des énergies et de la lutte contre le réchauffement climatique, l’État s’est engagé dans une lutte contre les passoires thermiques. La loi Climat et Résilience, publiée au Journal Officiel le 24 août 2021¹, instaure de nouvelles mesures relatives à ces logements énergivores.

Une interdiction de mise en location

Depuis le 1er janvier 2023, les logements ayant une consommation énergétique supérieure à 450 kWh/m2/an sont exclus du marché de la location. Désormais considérées comme indécentes, ces habitations ne peuvent donc plus être mises en location par leurs propriétaires.

Cette nouveauté 2023 du domaine de l’énergie concernera par la suite le reste des passoires énergétiques, puis d'autres logements peu performants :

• 2025 : tous les logements classés G au DPE ;
• 2028 : l’ensemble des appartements ou maisons notés F ;
• 2034 : tous les logements classés E.

Une interdiction d’augmenter le loyer

La loi Climat et Résilience a également prévu l’interdiction d’augmentation des loyers des passoires énergétiques. Depuis le 24 août 2022, un propriétaire d’un logement noté F ou G ne peut donc plus augmenter le loyer de son locataire dans les cas suivants :

• Remise en location du logement (nouveau bail) ;
• Renouvellement du bail ;
• Révision annuelle du loyer (en cours de bail).

Une obligation d’audit énergétique avant la vente

Autre mesure prévue par la loi Climat et Résilience : obliger les propriétaires de monopropriétés énergivores à réaliser un audit énergétique en cas de vente de leur bien. Si les logements notés F et G sont déjà concernés par cette obligation depuis avril 2023, d’autres classes énergétiques seront bientôt concernées :

• 2025 : pour les logements notés E ;
• 2034 : pour les habitations classés D.

Pour sortir du statut de passoire thermique, une seule solution : le logement doit faire l’objet d’une rénovation énergétique performante. Pour se faire, 4 étapes se révèlent souvent indispensables :

1. La réalisation d’un audit énergétique ;
2. Les travaux d’isolation thermique ;
3. L’installation d’un système de ventilation efficace ;
4. La mise en place d’équipements de chauffage performants.

1. Réaliser un audit énergétique

S’il est désormais obligatoire lors de la vente d’une passoire thermique, l’audit énergétique apparaît incontournable si vous souhaitez engager des travaux dans votre logement. Cette étude, réalisée par un professionnel, va beaucoup plus loin que le DPE : elle analyse les faiblesses du bâti et vous indique surtout les travaux à prioriser pour une rénovation efficace et des économies d’énergie durables.

2. Améliorer l’isolation thermique

Le renforcement de l’isolation thermique constitue la première étape de la rénovation de votre passoire thermique. Elle vous permet de lutter efficacement contre les déperditions énergétiques de votre habitation et vous apporte plus de confort. Par ordre de priorité, on recommande généralement d’isoler :

• La toiture (ou les combles perdus) ;
• Les murs (par l’extérieur ou l’intérieur) ;
• Le plancher bas ;
• Les parois vitrées (remplacement des fenêtres, portes-fenêtres, fenêtres de toit).

3. Installer un système de ventilation performant

Une amélioration de l’isolation thermique du logement va de pair avec des travaux de ventilation. En effet, le renforcement de l’enveloppe du bâti nécessite la mise en place d’un système de ventilation efficace (VMC double flux, idéalement). Cette dernière assure un bon renouvellement de l’air intérieur et limite les risques liées à la condensation.

4. Opter pour des équipements de chauffage efficaces

Si la passoire thermique est équipée d’appareils de chauffage et/ou de production d’eau chaude sanitaire vétustes, il est vivement recommandé de les remplacer par des solutions plus économiques ou utilisant des énergies renouvelables. Quelques exemples :

• Pompe à chaleur ;
• Chaudière biomasse ;
• Système solaire combiné ;
• Chauffe-eau solaire ;
• Chauffe-eau thermodynamique...

Si les propriétaires des passoires énergétiques sont donc vivement incités à améliorer la performance leur logement, ils peuvent s’appuyer sur certaines aides financières pour la rénovation énergétique, mises en place par les pouvoirs publics. Si vous êtes concerné, sachez que vous pouvez bénéficier, sous certaines conditions, de différentes primes ou subventions lors de vos travaux :

• MaPrimeRénov’ : cette prime de l’État vous permet de financer de nombreux travaux de rénovation énergétique (isolation, installation d’un système de chauffage performant...). Son montant varie en fonction de vos ressources financières. Une prime bonus « sortie de passoire énergétique », pouvant aller jusqu’à 1 500 €, peut vous être accordée si les travaux permettent d’atteindre une classe E minimum.
• La prime CEE : issue du dispositif des Certificats d’Économies d’Énergie, cette aide proposée par les entreprises du secteur de l’énergie vous permet également de financer une part de votre projet de rénovation énergétique. Le montant de la prime dépend de la localisation de votre logement, de vos revenus, mais également des économies d’énergie réalisées grâce à vos travaux.
• La TVA à 5,5 % : une TVA à taux réduit à 5,5 % peut être appliquée sur la facture de vos travaux de rénovation énergétique. Pour pouvoir en bénéficier, votre logement doit être achevé depuis plus de 2 ans.
• L’écoprêt à taux zéro : ce prêt sans intérêt vous permet de faciliter le financement de travaux d’économies d’énergie. Pour une rénovation globale et performante, vous pouvez ainsi emprunter jusqu’à 50 000 €, à rembourser sur 20 ans.
• Les aides des collectivités locales : certaines collectivités territoriales (ville, département ou région) peuvent également vous proposer des aides financières lors de la rénovation énergétique de votre habitation. Ces aides varient en fonction de la localisation du logement.

Se faire accompagner par un professionnel RGE : un gage de qualité

Tout au long de votre projet de rénovation de votre passoire thermique, il est vivement recommandé de se faire accompagner par des professionnels disposant du label RGE (Reconnu Garant de l’Environnement). Ces spécialistes des travaux d’économies d’énergie vous garantissent des travaux de qualité, réalisés dans les règles de l’art, et réunissant les conditions d’éligibilité aux aides financières (MaPrimeRénov’, prime CEE, TVA réduite...). Le service public France Rénov’ met à votre disposition un annuaire des professionnels du bâtiment qualifiés RGE, pour vous aider à bien choisir votre artisan.