Dès 2026, les fournisseurs de gaz devront justifier chaque année qu’une part croissante de leur approvisionnement contribue à la production de biogaz injecté dans le réseau. Si ce nouveau dispositif marque un engagement fort en faveur de la transition énergétique, il aura également des répercussions sur la factures des consommateurs, notamment des entreprises du secteur tertiaire. Comment cela se traduit-il concrètement ? À quel impact financier faut-il s'attendre ? On vous explique tout !
Introduits par la loi Climat et Résilience de 2021, les Certificats de production de biogaz (CPB) ont pour objectif d’accroître la part de biogaz (produit à partir de matières organiques) injectée dans le réseau de gaz naturel. Ce dispositif contribue à la transition énergétique en permettant de verdir progressivement le réseau et de réduire notre dépendance aux énergies fossiles en substituant progressivement le gaz naturel par une énergie renouvelable : le biogaz.
Concrètement, comment ça fonctionne ? Les fournisseurs de gaz auront l’obligation de démontrer chaque année qu’ils détiennent un certain nombre de CPB, calculé proportionnellement à la consommation de leurs clients résidentiels et tertiaires (les clients industriels sont exclus du périmètre). Le principe ? 1 MWh de biogaz produit et injecté dans le réseau = 1 certificat de production de biogaz.
Les fournisseurs ont alors le choix de :
Le nombre de CPB qu’un fournisseur doit détenir chaque année dépendra de la quantité de gaz qu’il fournit à ses clients résidentiels et tertiaires. Sur cette base, on appliquera un coefficient qui augmentera chaque année :
Autrement dit, en trois ans, le volume de certificats à fournir sera multiplié par dix, traduisant un effort croissant demandé aux fournisseurs pour intégrer davantage de biogaz dans le mix énergétique.
Le coût lié à l’acquisition des CPB sera supporté par les fournisseurs, mais comme il s’intègre à leur coût d’approvisionnement, il sera répercuté sur la facture des clients résidentiels et tertiaires.
À quel niveau ? On peut estimer le prix d’un CPB à environ 75 €, en se basant sur l’écart entre :
Sur cette base, l’impact estimé sur la facture (par MWh de gaz consommé) serait de :
⚠️Ces chiffres sont indicatifs, car fortement dépendants de l’évolution des prix du marché.
Aujourd’hui, le coût de production du biogaz est nettement supérieur à celui du gaz fossile : en juillet 2024, le tarif d’achat du biogaz était de 102 €/MWh, contre 32 €/MWh pour le gaz naturel. Cette différence s’explique par un processus de production plus complexe et coûteux liés à :
Alors oui, le biométhane coûte plus cher… mais c’est un gaz renouvelable. Il permet de valoriser nos déchets, tout en étant produit et consommé localement : une vraie logique de circuit-court !
Dans ce contexte, le dispositif des CPB :
À terme, ce mécanisme contribue à atteindre les objectifs fixés par le ministère de la Transition écologique dans la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE), qui prévoit pour 2028 une production de 24 à 32 TWh de biogaz injectée dans le réseau.