Augmentation du prix du gaz : à quoi s’attendre ?

En 2025, le prix du gaz en France connaît une évolution contrastée avec des hausses en début d'année (+4 % en janvier), une baisse en mai et en juin, puis une nouvelle hausse au 1ᵉʳ juillet (+6,1 % sur la distribution).

En juillet, la hausse des tarifs liés à l'utilisation des réseaux publics de distribution du gaz a eu un impact sur la facture des consommateurs résidentiels : l’augmentation subie était de l’ordre de +1,4 % en moyenne, selon la CRE (Commission de Régulation de l’Énergie)¹.

Grille du prix repère de vente du gaz en août 2025

‍Dans les zones où GRDF est le gestionnaire de réseau de distribution, voici le prix repère à compter du 1ᵉʳ août 2025² :

Comme le précise la CRE : “cette grille de prix se traduit, sous les hypothèses actuelles de consommation, par un prix repère moyen de 98,22 €/MWh HT, soit 141,48 €/MWh TTC tous consommateurs confondus”.

À noter : ce prix repère concerne les clients raccordés au réseau de distribution exploité par GRDF (environ 95 % des clients résidentiels en France³). Pour les clients desservis par une entreprise locale de distribution (ELD), d’autres prix repères s’appliquent : ils dépendent de leur localisation.

Qu’est-ce que le prix repère ?

Le prix repère du gaz a été mis en place le 1ᵉʳ juillet 2023, après la suppression des tarifs réglementés de vente du gaz naturel. Ainsi, depuis la fin du tarif réglementé, la CRE publie chaque mois un avis avec un prix repère : il vise à aider les consommateurs à comparer les offres proposées par les fournisseurs de gaz.

En 2025, la hausse du prix du gaz s’explique essentiellement par l'augmentation du tarif des réseaux de distribution et par la hausse de la TVA appliquée sur le prix de l’abonnement.

Une hausse du tarif des réseaux de distribution de gaz dès juillet 2025

Concrètement, c’est l'évolution du tarif ATRD7 (Accès des Tiers au Réseau de Distribution de gaz naturel) qui explique la hausse des prix du gaz de juillet 2025.

En effet, la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE) fixe des orientations permettant d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. Elle prévoit ainsi une réduction progressive de la consommation de gaz d’origine fossile et le déploiement du gaz renouvelable, le biométhane.

Le tarif ATRD, entré en vigueur au 1ᵉʳ juillet 2024, contribue ainsi à financer les investissements nécessaires au raccordement des installations de méthanisation (permettant de produire ce biogaz intégrable au réseau de gaz existant). Il s’applique à tous les consommateurs de gaz.

À noter : la consommation moyenne de gaz diminue, mais l’utilisation du réseau de gaz nécessite toujours des frais et des investissements. Les consommateurs, qui sont désormais moins nombreux, doivent donc supporter les coûts associés à la distribution du gaz.

Une hausse de la TVA appliquée sur le prix de l’abonnement

Depuis le 1ᵉʳ août 2025, la TVA appliquée sur la part fixe de l’abonnement est passée de 5,5 % à 20 %. Cette modification, induite par une directive européenne, a cependant un impact limité sur la facture des ménages dans l’immédiat. En effet, cette augmentation est compensée par la baisse de l’accise sur le gaz (une autre taxe qui figure sur la facture du consommateur) à la même date.

De manière générale, le prix du gaz naturel ne dépend pas uniquement de votre fournisseur d’énergie. Les augmentations et diminutions dont il fait l’objet sont influencées par divers facteurs économiques, politiques et environnementaux, parmi lesquels :

• Les coûts d’approvisionnement ;
• Les frais de distribution, de transport et de stockage ;
• Les taxes liées au gaz naturel ;
• Le prix des quotas de CO₂.

Les coûts d’approvisionnement

Les coûts liés à l‘extraction et à l’approvisionnement du gaz se répercutent directement sur son prix sur le marché de l’énergie. La France, qui importe 98 % de son gaz naturel, doit ainsi faire face à la volatilité des cours sur les marchés de gros (PEG - Point d’Échange Gazier) ⁴. Le prix du gaz peut varier en fonction de l’offre et la demande, ainsi que du contexte géopolitique.

Les frais de distribution, de transport et de stockage

Pour arriver jusqu’à votre logement, le gaz suit un réseau de transport et de distribution. Toutes les prestations du gestionnaire de réseau se répercutent ainsi sur votre facture de gaz : exploitation, entretien, développement et modernisation des réseaux... Comme on l’a vu avec le développement du biométhane, certains investissements nécessaires à la transition énergétique peuvent se répercuter sur ces coûts de distribution.

Les taxes liées au gaz naturel

Votre facture de gaz contient différentes taxes et contributions, dont les montants peuvent varier en fonction des périodes et des décisions gouvernementales :

• la contribution tarifaire d’acheminement (CTA) : il s'agit d'une taxe au profit de la Caisse Nationale des retraites des Industries Électriques et Gazières (CNIEG) ;
• l’accise sur le gaz : anciennement appelée taxe intérieure sur la consommation de gaz naturel (TICGN), cette accise s’applique à tous les consommateurs et est directement intégrée au budget de l’État ;
• la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) : une TVA à un taux de 20 % s’applique sur la part consommation, l’abonnement, ainsi que sur le montant d'autres taxes qui apparaissent sur votre facture de gaz (accise et CTA).

Le prix des quotas de CO₂

Avec le Fit for 55, l’Union européenne s’est fixé un objectif : réduire de 55 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030. Dans ce cadre, les États membres ont créé un marché des quotas de CO₂, qui concerne plus de 11 000 installations industrielles et producteurs d’électricité européens⁵. Ainsi, lorsque le gaz est utilisé pour produire de l’électricité, le prix de sa tonne de CO₂ évolue, ce qui a un impact sur son prix.

Comme de nombreux pays, la France a fait face à une crise énergétique ces dernières années : globalement, les consommateurs ont dû subir des augmentations successives des tarifs du gaz.

Voici les événements qui ont marqué l’évolution du prix du gaz depuis 2021 :

• En 2021, la fin de la crise sanitaire, liée au Covid 19, a entraîné une reprise économique importante. Résultat, la hausse de la demande énergétique a eu un impact sur le marché. En fin d'année, le gouvernement a mis en place un bouclier tarifaire pour protéger les Français face à la hausse exceptionnelle du prix du gaz. Ce bouclier tarifaire a permis de geler le prix du gaz pendant de nombreux mois.
• En parallèle, le conflit en Ukraine, débuté en février 2022, a suscité des craintes liées à l’approvisionnement en gaz naturel : la Russie a diminué ses exportations vers certains pays, dont la France, ce qui s’est ressenti sur le marché.
• L’année 2023 a été marquée par la fin du bouclier tarifaire et la suppression du tarif réglementé du gaz. Après un hiver doux, marqué par les politiques en faveur de la sobriété énergétique, l'évolution du prix du gaz avait plutôt tendance à diminuer pour les particuliers.
• Après une baisse constatée en début d’hiver 2023, la part variable hors taxe (liée au prix du kWh de gaz consommé) a diminué en février 2024. Cependant, la mise en place du nouveau tarif ATRD7 a entraîné une augmentation du prix repère du gaz au second semestre 2024.
• En 2025, malgré une baisse des coûts d’approvisionnement sur les marchés de gros PEG, les consommateurs font face à une nouvelle augmentation du prix repère le 1ᵉʳ juillet, liée à la hausse de l’ATRD7.

Pour vous prémunir de la hausse du prix du gaz, voici quelques recommandations :

• Améliorer l’isolation de votre logement : les travaux d’isolation (toiture, combles, murs...) permettent de limiter les déperditions thermiques.
• Opter pour une chaudière à haute efficacité énergétique : si votre chaudière est très ancienne, la remplacer par un modèle performant et plus récent peut être une option à envisager.
• Installer un système de régulation et de programmation : un thermostat peut vous aider à mieux maîtriser votre consommation de chauffage et vous assure jusqu’à 15 % d’économies⁶.
• Entretenir votre chaudière régulièrement : l’entretien de votre chaudière doit être réalisé chaque année, par un professionnel.
• Appliquer les écogestes : certaines bonnes habitudes peuvent vous aider à économiser l’énergie (baisse la température de 1°C, fermer les volets la nuit...).
• Changer de fournisseur de gaz ou d’offre : certains fournisseurs peuvent vous proposer des offres de gaz à un tarif fixe, inférieur à celui du prix repère.