Pourquoi le cycle du carbone est-il perturbé ?

Le carbone est principalement présent sur Terre sous forme de dioxyde de carbone (CO²). Indispensable à la vie sur Terre, le cycle du carbone correspond à des échanges de flux de carbone entre les différents éléments qui composent notre planète (atmosphère, sol terrestre, biosphère, êtres vivants...). Si certains processus permettent d’absorber le dioxyde de carbone présent dans l’atmosphère, d'autres favorisent sa libération.

L’absorption du dioxyde de carbone

Le dioxyde de carbone est absorbé grâce à différents processus naturels, tels que :

• La photosynthèse (c’est-à-dire la captation du dioxyde de carbone par les végétaux qui utilisent l’énergie du soleil pour créer du dioxygène et de la matière organique) ;
• Sa dissolution dans les océans ;
• La formation de calcaire dans les océans ;
• La fossilisation des matières organiques (exemple : formation des combustibles fossiles).

Libération de CO2 dans l’atmosphère

À l’inverse, différents processus sont à l'origine de la libération de CO² dans l’atmosphère :

• La respiration des êtres vivants ;
• Les pertes des océans ;
• La décomposition des matières organiques ;
• L’érosion du calcaire ;
• Les éruptions volcaniques...

Or, depuis plusieurs décennies, on constate une augmentation du dioxyde de carbone atmosphérique, ce qui conduit à une perturbation du cycle du carbone. Alors, à quoi est-elle due ?

Depuis le début de l’ère industrielle, l’accroissement des concentrations atmosphériques de CO₂ et d’autres gaz à effet de serre ont mené à une hausse de la température de la surface du globe de 1,1°C¹. Cette perturbation du cycle du carbone est directement liée aux activités humaines : on parle d'émissions anthropiques.

On distingue trois principales activités qui perturbent le cycle du carbone :

• La combustion de ressources fossiles ;
• La déforestation ;
• La production de ciment.

La combustion de ressources fossiles

Pour répondre à ses besoins en énergie, l’Homme s'appuie, en partie, sur la combustion du charbon, du pétrole ou du gaz naturel. Cette combustion des ressources fossiles entraîne une libération du dioxyde de carbone et d’autres gaz à effet de serre dans l’atmosphère. À titre d’exemple, l’utilisation de l’énergie représente 67 % des émissions de gaz à effet de serre en France². Ces émissions proviennent principalement :

• Des transports et de l’utilisation de carburant d’origine fossile (28 %) ;
• Des secteurs résidentiel et tertiaire, qui utilisent notamment le gaz naturel pour le chauffage, la production sanitaire ou la cuisson (15 %) ;
• De l’industrie manufacturière et de construction, pour des procédés de fabrication (12 %) ;
• De l’industrie de l’énergie (10 %).

La déforestation

De nombreuses activités humaines mènent aujourd’hui à la déforestation (exploitation des forêts, expansion des villes, conversion des forêts en terres agricoles...). Or, ces espaces boisés sont essentiels à la photosynthèse et constituent des puits de carbone. Puisque les forêts, ainsi que d’autres écosystèmes (océans, sols...), ont la capacité d'absorber le dioxyde de carbone présent dans l’air, la déforestation limite ainsi le stockage du CO₂ permis par cet écosystème.

La production de ciment

Largement utilisé pour la construction, le ciment est fabriqué à partir de calcaire et d’argile. La production de ciment est une activité qui libère d’importantes quantités de dioxyde de carbone, induites notamment par la libération du carbone contenu dans le calcaire. Même si son impact sur la planète est moins important que la combustion des ressources fossiles, la production de ciment joue néanmoins un rôle dans la perturbation du cycle du carbone.

La perturbation du cycle du carbone atmosphérique induit une augmentation de l’effet de serre et une hausse de la température globale.

Résultat, ce dérèglement donne lieu à des épisodes climatiques graves et de plus en plus fréquents (vagues de chaleur, sécheresse, fonte des glaces, élévation du niveau de la mer...). Ces événements présentent ainsi des risques sur les populations et la biodiversité :

• Pénuries d’eau ;
• Insécurité alimentaire ;
• Pauvreté et déplacement des populations ;
• Impacts sur la santé physique et mentale ;
• Perturbation des écosystèmes (terrestres, d’eau douce et marins)…

Pour contrer la perturbation du cycle du carbone et les effets néfastes du dérèglement climatique, nous pouvons tous agir collectivement en faveur de la décarbonation.

Si nous pouvons déjà constater les effets liés à la perturbation du cycle du carbone, nous connaissons aussi les leviers permettant de limiter nos émissions de gaz à effet de serre. Parmi les solutions à mettre en œuvre :

• Consommation énergétique : limiter l’utilisation des énergies fossiles et développer les énergies renouvelables et bas carbone (solaire, éolienne, hydraulique, biométhane...). Pour agir à votre échelle, vous pouvez privilégier une offre de fourniture d’énergie d’origine locale et renouvelable.
• Efficacité énergétique : privilégier l’écoconception et rénover tous les anciens bâtiments (isolation thermique, équipements à faible impact environnemental...).
• Mobilité : choisir des modes de transports plus respectueux de l’environnement (train, vélo, marche à pied, covoiturage...).
• Sobriété énergétique : favoriser toutes les actions et tous les écogestes qui permettent de réduire les consommations énergétiques (ne pas surchauffer les logements, réparer et réutiliser des biens plutôt que d’acheter des produits neufs, éteindre les appareils en veille, manger moins de viande...)
• Biodiversité : soutenir les projets de protection des puits de carbone (forêts, sols, océans...).